Portrait -Interview
Aujourd’hui mon invité est Fabrice Carrey
Directeur de l’école de Théâtre “Demain le printemps”. Fabrice Carrey a fait ses études d’acteur et de metteur en scène à Minsk en Biélorussie et a ensuite fondé une école de théâtre construite sur les principes de l’école théâtrale russe. Son école accueille chaque année des élèves francophones qui viennent perfectionner leurs techniques d’acteurs pour des séjours allant d’un mois à une année. Il nous parle de son expérience et de ce projet aussi extraordinaire qu’atypique.
Thomas : Bonjour à tous, nous sommes sur Russie.fr, je suis avec Fabrice Carrey, qui est Directeur de l’association Demain Le Printemps et qui va nous parler d’école théâtrale russe et de son parcours qui l’a amené à faire un fabuleux projet dont on va entendre quelques mots ici. Fabrice, salut !
Fabrice Carrey : Bonjour Thomas.
Thomas : Quel est ton parcours ? Par où est-ce que tu es arrivé à l’école de théâtre russe ?
Fabrice Carrey : Alors moi, j’ai fais mes études en France. Je suis entré au Conservatoire, dans un Conservatoire d’arrondissement. Et puis très vite, j’ai commencé à faire des cours privés, des stages, des ateliers. Et donc je cherchais toutes les formes de formations qui pouvaient être originales. J’ai commencé mes études en 1991. Donc à l’époque c’était la chute du mur depuis pas longtemps, ça commençait à s’ouvrir dans les pays de l’est. Et puis, j’avais envie de prendre une année, de prendre le temps de me forme en fait et puis de découvrir une autre façon d’apprendre le théâtre. Donc, j’ai fais le Conservatoire pendant deux ans et puis après je me suis dit bon il faut essayer de trouver une occasion. Et j’ai eu l’opportunité de partir à Minsk.
Thomas : D’accord.
Fabrice Carrey : J’ai rencontré des gens qui m’ont aidé à partir en fait.
Thomas : D’accord. Donc au début tu as une formation d’acteur.
Fabrice Carrey : Oui.
Thomas : Et puis tu es devenu enseignant de théâtre…
Fabrice Carrey : Je suis devenu surtout metteur en scène et puis en suite on va dire Directeur d’école. Et puis pédagogue je dirais plutôt, pédagogue de vie en fait.
Thomas : C’est à dire ?
Fabrice Carrey : C’est à dire notre école c’est une communauté, enfin presque une communauté théâtrale. Et il y a plus d’une quinzaine d’enseignant dans différentes matières. Et moi en fait, je m’occupe de la coordination générale et puis du fait que cette communauté vive de manière créative et puis dans un bon état d’esprit professionnel.
Thomas : Donc tu as créé cette école dans l’ancien bloc soviétique. Ce n’est pas à Paris de que cela se passe, c’est en Biélorussie si j’ai bien compris.
Fabrice Carrey : Exactement.
Thomas : Pourquoi à Minsk ?
Fabrice Carrey : Parceque moi, j’ai fais mes études en Biélorussie. je suis parti faire mes études. D’abord quand je suis partis là bas, j’avis pas compris que c’était un pays séparé, pur moi je partais en Russie. Et j’ai mis beaucoup de temps à comprendre que c’était un pays qui était effectivement différent parceque les gens se sentent russes. Ils se sentent Biélorusses et Russes.Ils se sentent les deux en même temps.
Thomas : Alors ça c’est intéressant, tu es parti en quelle année là bas ?
Fabrice Carrey : en 1991, en 1993 pardon.
Thomas : Et en 1993, tu te disais, je vais à Minsk en Russie.
Fabrice Carrey : Oui, bon j’avais compris que c’était le Belarus, mais bon, je ne me rendais pas compte. Et après je me suis rendu compte effectivement que c’était un autre pays, et que la culture théâtrale qui m’intéressait était absolument partagée autant en Biélorussie qu’à Moscou. Et après effectivement en vivant en Biélorussie et en allant régulièrement à Moscou et à Saint Petersbourg je me suis rendu compte que en fait la formation théâtrale, elle, est vraiment commune dans tous les pays de l’ex URSS.
Thomas : D’accord.
Fabrice Carrey : Donc ce qui compte, c’est d’avoir sa famille, et d’être bien, d’avoir une bonne équipe en fait, d’être dans une bonne école en fait. C’est ça qui compte le plus.
Thomas : D’accord. Alors pour ceux qui nous écoutent qui se demandent un petit peu, la Biélorussie, c’est pas tout à fait la Russie. Le coeur de tout ça finalement, c’est l’école théâtrale russe, c’est bien ça ?
Fabrice Carrey : Umm oui…
Thomas : C’est ce sur quoi tous les enseignants, les étudiants se portent pour l’apprentissage du théâtre aujourd’hui ?
Fabrice Carrey : En Biélorussie, en Russie et en Ukraine. On pourrait parler d’école théâtrale russe et on pourrait parler d’école théâtrale soviétique. L’école théâtrale soviétique ça fait un petit peu référence uniquement à la période soviétique. Et quand on parle de l’école théâtrale russe, ça fait aussi un petit peu trop référence que à la partie russe. Mais en fait l’école théâtrale russe, c’est quand même le mot qui engloberait le plus les recherches, les découvertes, les travaux de Stanislavsky et puis de tous ses disciples. Et Stanislavsky il a commencé avant la révolution russe et pendant la période soviétique des moyens énormes ont été déployés.
Thomas : D’accord. Tu va peut être pouvoir nous en dire un petit peu plus long tout à l’heure. Juste avant pour finir au niveau de ton parcours. Donc tu as terminé tes études et tu as vite eu l’idée de créer cette école de théâtre à Minsk. Racontes nous un peu ce projet.
Fabrice Carrey : Et bien moi dès que je suis arrivé à Minsk, j’ai trouvé que l’approche théâtrale, que la pédagogie, que le regard sur la profession était passionnant. Et cette expérience en fait que j’ai eu la chance de pouvoir vivre… il a fallu que j’apprenne le russe.
Thomas : Oui…
Fabrice Carrey : …parce qu’elle n’était ouverte que à des russophones. J’ai parallèlement à mon apprentissage… j’ai appris et de toute façon je me suis rendu compte qu’en fait dans la première étape, la parole, le texte en lui-même n’est pas le plus important. Il est très important, mais ce n’est pas le plus important. Donc cela m’a permis de suivre un début de formation en fait, sans être gêné par l’apprentissage de la langue qui était progressif. Surtout que la première année de formation dans les écoles théâtrales russe… la première année, entre guillemets, la parole est interdite. C’est à partir de la deuxième année qu’on commence à improviser.
Thomas : Ok, donc tu as commencé comme étudiant en russe débutant… plongé dans le monde du théâtre…
Fabrice Carrey : Bah j’ai commencé à suivre les cours comme tous les élèves et à suivre et à aller à tous les cours. Mais tous les travaux qu’on faisait en technique du comédien n’étaient pas forcément.. En fait il n’y avait pas de texte à apprendre.
Thomas : Et alors qu’est qu’on faisait si il n’y avait pas de texte ?
Fabrice Carrey : Tout.
Thomas : Parceque, bon je connais un tout petit peu le théâtre, et encore… mais ceux qui nous écoutent peut être pas. Est-ce que tu peux expliquer, qu’est-ce qu’on fait sur scène sans… quand on ne prononce pas de mots finalement ?
Fabrice Carrey : Et bien on et vivant. C’est à dire que pour résumer les choses… c’est surtout qu’est-ce qu’on apprend et qu’est-ce qu’on étudie. En fait quand on rentre à l’université et qu’on prend par exemple l’option de littérature, et bien on commence même si on a déjà passé le bac, on recommence à réétudier la grammaire comme quand on était dans les petites classes. Parce qu’avec la maturité, en étant plus grand, en ayant déjà certains acquis, en repassant, en réapprenant, en redécouvrant les mécanismes liés à la grammaire. Et bien au théâtre, c’est pareil. L’outil qu’on va utiliser toute sa vie, c’est la langue. Et on va utiliser tous les mots pour agir sur son partenaire. Donc pour pouvoir bine les utiliser, il faut aller au fond de la connaissance et pour que le mot sorte, il faut qu’il y ait une intention derrière ce mot. Donc on va travailler d’abord sur les intentions. On va d’abord travailler sur ce qui fait qu’on est vivant.
Thomas : D’accord, donc ça c’est très différent en Biélorussie, en Russie de ce qu’on voit chez nous par exemple ?
Fabrice Carrey : Chez nous on a tout. Donc on peut pas n’ont plus faire de généralités. Parceque en France il y a plein d’écoles de théâtre, il y a plein de personnes qui ont des courants différents, donc il y a probablement des gens qui travaillent aussi comme ça et qui sont tout à fait conscient que d’abord il doit y avoir une préparation de ce qu’on appelle la technique du comédien. Le comédien il doit connaître les rouages pour être vivant, pour être actif, pour être intéressant, et puis après petit à petit pour faire naître, illustrer la pièce qu’il a à illustrer. Mais c’est vrai que, peut être que c’est plus commun dans les pays de l’ex URSS, voilà
Thomas : D’accord.
Fabrice Carrey : C’est peut être ça la différence, c’est qu’il y a une influence telle qui a été amorcée par Stanislavsky, par tous les disciples de Stanislavsky…
Thomas : Alors ses disciples, est-ce que tu peux juste rappeler lesquels dans les grandes lignes ?
Fabrice Carrey : Et bien c’est Mikhaïl Tchekhov, c’est Meyerhold, c’est Tovstonogov…
Thomas : Ceux qui ont diffusé le…
Fabrice Carrey : Ce sont des… pas forcément des disciples, mais disons que ce sont des metteurs en scène de l’époque, mais Grotowsky lui aussi est un héritier, on peut dire que c’est presque un disciple, pourtant c’est un polonais. Un polonais qui n’était pas spécialement pour l’influence russe. Mais le fait d’être dans un système où d’un seul coup on donne beaucoup de culture, où on donne la possibilité de créer des théâtres. Parce qu’à l’époque, c’était un outil de propagande aussi, il ne faut pas oublier. C’est un outil de propagande, mais d’un seul coup on a donné énormément d’argent dans cette direction. Donc forcément, il y a des choses, des courants qui se créent et à la base, il y a eu aussi un courant qui est arrivé avec Stanislavsky et qui a quand même donné une dynamique à beaucoup d’écoles.
Thomas : Donc le théâtre soviétique à un moment donné a été fortement financé pour favoriser son développement et donc l’aspect propagande aussi.
Fabrice Carrey : Et bien oui, li a été financé par l’Etat même qui avait un intérêt à ce qu’il y ait beaucoup de théâtre, beaucoup de culture.
Thomas : C’était quelle époque ça ?
Fabrice Carrey : Et bien ça ça a été dès l’après révolution.
Thomas : Et on peut dire que c’et le système Stanislavsky qui en a profité le plus ?
Fabrice Carrey : Et bien on ne peut pas dire les choses comme ça tout à fait, mais disons que c’est la culture théâtrale et puis l’opéra, la musique, tous les arts étaient mis à l’honneur et étaient popularisés pour tout le monde en fait. D’un seul coup, il fallait pouvoir donner l’accès à tous les enfants au violon au piano, à la musique. donc il y a eu une nécessité d’ouvrir beaucoup d’écoles. Alors tout le monde ne faisait pas du violon, tout le monde ne faisait pas du piano. Mais d’un seul coup on a donné la possibilité à beaucoup plus de gens d’en faire.
Thomas : …d’y avoir accès…
Fabrice Carrey : Donc il fallait payer des gens pour qu’ils deviennent des professeurs, pour qu’il soient des enseignants, pour qu’ils apprennent. Il faut construire des violons, construire des écoles, donc tout ça c’est une attention particulière qui donnait sur l’Art.
Thomas : Et ça s’est répandu dans tout l’URSS.
Fabrice Carrey : Et évidement, il y avait des écoles de théâtre et des écoles de musique, des écoles de danses dans toutes les républiques de l’URSS. Et donc il n’y avait pas de raison qu’à Minsk il n’y ait pas moins d’école qu’à Kiev.
Thomas : Bien sûr.
Fabrice Carrey : Donc tout ça ça a été développé. Et puis il fallait donner du travail à toutes ces personnes, donc il y a eu des théâtre qui ont été ouverts. Le budget culture dans l’URSS, il était énorme.
Thomas : Il était colossal.
Fabrice Carrey : …Colossal proportionnellement par rapport à notre budget qu’on peut connaître dans la culture.
Thomas : Et donc tu es Directeur d’une école. Tu diriges une association qui s’appelle “Demain Le Printemps”. tu as une école donc avec des locaux à Minsk où tu envoie chaque année des étudiants en théâtre. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de la naissance de ce projet et de où est-ce qu’il en est aujourd’hui.
Fabrice Carrey : Et bien moi en fait, dès que je suis arrivé en Biélorussie, j’ai été enthousiasmé par cet enseignement et j’avais quand même tout de suite envie de le partager avec d’autres francophones. Mais sans être obligé d’apprendre la langue. Parceque tous les amoureux du théâtre ne sont pas forcément des linguistes. Et parler le russe, et bien il faut être un linguiste en fait. donc c’était l’envie en fait de donner la possibilité à tout francophone de se lancer dans cette aventure, de pouvoir partager un petit peu cette approche théâtrale. ça a commencé avec de petits stages d’un mois. ça a commencé il y a 14 ans. Et puis maintenant on essaye de faire des formations qui sont un peu plus longues ou qui permettent d’intégrer plus de choses dans la durée, ça dure toute une année.
Thomas : Donc ça a commencé ?
Fabrice Carrey : Les premiers stages c’était en 1998.
Thomas : Et donc tu envoie si j’ai bien compris environ 50 étudiants et stagiaires par an.
Fabrice Carrey : Une cinquantaine d’étudiants, oui.
Thomas : Ils viennent tous de France ?
Fabrice Carrey : Non, il y en a une grosse proportion qui sont des français, mais on a maintenant régulièrement des québécois.
Thomas : Ah oui, d’accord, ça devient francophone.
Fabrice Carrey : Oui, et puis on a des fois des Belges et puis de Suisses en général, et puis après d’autres pays parce qu’il peut y avoir aussi des francophones aussi en Espagne et puis dans d’autres pays, mais disons que en général, c’est plutôt en numéro un les français, après les québécois, après les Belges et puis le suisses.
Thomas : Est-ce qu’il y a des projets pour l’avenir dans cette école.
Fabrice Carrey : Oui. Bah c’est de faire en sorte qu’elle soit le plus structurée possible, qu’elle évolue aussi, qu’elle soit.. pour l’instant , c’est une formation qui dure un an et peut être qu’une jour elle évoluera vers une formation qui dure deux ans.
Thomas : Donc ça c’est professionnalisant comme formation ?
Fabrice Carrey : Oui.
Thomas : Et tu as aussi donc une série de stages dont des stages l’été où les stagiaires peuvent aller s’initier…
Fabrice Carrey : Peuvent découvrir un peu, s’initier et découvrir. Donc en fait c’est plus pour des personnes qui sont déjà professionnels, qui travaillent déjà et qui ont envie de découvrir en fait cette approche et qui n’ont pas le temps de partir plus longtemps, et puis aussi cette façon d’avoir aussi un contact qui fait que dans le futur certaines choses vont mûrir et peut être…c’est un travail à long terme on va dire.
Thomas : Donc tu as aussi bien des gens qui connaissent déjà bien le théâtre que des débutants.
Fabrice Carrey : En général oui. En général j’ai que des gens qui veulent être comédiens professionnels. Ce ne sont que des gens qui sont déjà des comédiens professionnels, soit qui de toute façon ne vont pas tarder à le devenir. Mais ce sont des gens qui sont quand même corps et âme… qui veulent faire du théâtre.
Thomas : Et donc alors il y a toute une série de matières donc je vois ça sur ta plaquette, entre techniques du comédien, de l’acteur, danse, claquettes, acrobatie, jonglage, combat, escrime ? Tout ça ? Pourquoi combat et escrime, tant de…
Fabrice Carrey : Parce que de toute façon un comédien il doit savoir tout faire. Il doit danser, chanter, il doit maîtriser son corps complètement, parce que son instrument à lui, c’est son corps. Donc il doit maîtriser complètement son corps. Alors pour le maîtriser, et bien il faut qu’il travaille de différentes façons, différentes approches. Il faut qu’il travaille sa musicalité, son oreille, son sens du rythme, il faut qu’il travaille son outil vocal aussi. Et puis il faut qu’il travaille sa sensibilité, sa réactivité, ses réflexes. Quand on fait de l’escrime et bien, on apprend aussi… on apprend que des fois on n’a pas le droit à l’erreur. En escrime on a pas le droit à l’erreur. En acrobatie, n’a pas le droit à l’erreur. Parce que si vous ne faites pas attention à votre partenaire, il s’explose la tête par terre et c’est fini.
Thomas : Oui
Fabrice Carrey : Donc il y a certaines choses où on a pas le droit à l’erreur. Et alors évidemment on fait en sort qu’il n’y ait pas d’erreur. Voilà, mais d’une manière générale en fait, toutes ces matières, ce sont des matières théâtrale. Parce que l’escrime et bien c’est de l’expressivité sur scène, c’est le combat, c’est toute la plasticité. Le comédien doit être un caméléon on va dire aussi bien vocal que physique. Et il doit être aussi à l’aise dans son corps.
Thomas : C’est très impressionnant, je trouve que c’est un très beau projet. C’est vraiment intéressant. Est-ce que tu as un message à faire passer éventuellement à tous les internautes qui viennent sur Russie.fr au delà de ce qu’on a déjà dit ?
Fabrice Carrey : Et bien venez sur notre site. Venez voir ce qu’on fait en tout cas. Tous les internautes ?
Thomas : Ils ne sont pas forcément professionnels de théâtre.
Fabrice Carrey : Si… j’ai un message, venez nous voir quand on a des présentations publiques en France. ça arrive. On sera heureux de vous monter notre travail et de vous présenter de manière tout à fait humble les étapes de travail que l’on a puisque nous on a des gens qui sont de niveaux différents donc en un an ils apprennent certaines choses, mais ils n’apprennent pas tout n’ont plus. En neuf mois on apprend certaines choses, mais après il faut que ça mûrisse. Il faut des années pouf aire un comédien. C’est comme un violoniste, il faut des années pour faire un violoniste.
Thomas : Ok. Je reviens sur une petite anecdote que tu m’as raconté tout à l’heure, par rapport au grand théâtre de Minsk si je ne me trompes pas. Les répétitions sont faites en Biélorusse, et… est-ce que tu peux nous raconter la suite ?
Fabrice Carrey : Non, ce que tu voulais savoir en fait, c’était…. En fait en Biélorussie parceque souvent en Biélorussie on se pose la question est-ce que les gens parlent russe ou est-ce que les gens parlent Biélorusse.
Thomas : Oui
Fabrice Carrey : Et les gens en Biélorussie parlent tous russe à 100%
Thomas : Ils sont 100% russophones.
Fabrice Carrey : Ils sont 100% russophones. Mais ils parlent tous aussi… tous comprennent quand même le Biélorusse, évidemment. Mais il y a beaucoup de Biélorusse quine parlent pas le Biélorusse, qui même on du mal à le comprendre et qui ne le parlent pas du tout. Et là pratiquement il y a zéro Biélorusse qui ne comprenne pas le russe, ça n’existe pas et ça c’est une réalité. Et dans la communication en général, les gens parlent en russe tout le temps. Et même au théâtre national du Belarus, là où normalement, enfin là ou toutes les pièces sont jouées en russe… en biélorusse plutôt. Les répétitions en fait, les commentaires des metteurs en scène sont en russe. Les comédiens répètent en russe, voilà, c’est comme ça. ça donne une idée de l’ampleur…
Thomas : Ils répètent en biélorusse ?
Fabrice Carrey : non, ils répètent en russe…
Thomas : Et ils jouent en ?
Fabrice Carrey : Biélorusse…
Thomas : Ah, d’accord, d’accord, donc ils répètent dans une langue et ils jouent dans l’autre…
Fabrice Carrey : Oui, pour nous ça paraît bizarre…
Thomas : J’ai trouvé ça assez étonnant.
Fabrice Carrey : Ou. Alors il y a des fois des personnes qui ne s’expriment que ne Biélorusse, mais bon c’est assez rare.
Thomas : Et donc, ça me donne envie de te poser la question, enfin je crois avoir compris que les biélorusses de ton point de vue étaient plus attachés à la culture russe qu’à l’Europe par exemple ?
Fabrice Carrey : En fait ils se considèrent européens, tu ne peux pas dire ça. LEs biélorusses, ils considèrent qu’ils sont au centre de l’Europe et géographiquement c’est quand même un peu vrai.
Thomas : C’est vrai, oui…
Fabrice Carrey : Donc non, en fait c’est parceque toi tu penses que l’Europe, c’est l’Union Européenne.
Thomas : moi ? Non, mais…
Fabrice Carrey : Non mais quand tu choisis l’Europe et tu dis que ils sont plus attachés à la Russie qu’à l’Europe, alors donc ça veut dire que donc tu penses à l’Europe comme de l’Union Européenne. Alors que les Biélorusses sont très attachés à l’Europe. Est-ce que Moscou fait partie de l’Europe ou pas, bon après c’est… en tout cas, forcément ce sont des gens qui se sentent attachés… parce ils sont attachés aussi bien aux ukrainiens qu’aux russes. Ils se sentent à la maison aussi bien à Bresklitovsk qu’à Vladivostok. C’est une réalité. Donc après il y a certaines personnes qui ne veulent pas se sentir à la maison à Vladivostock, mais beaucoup de biélorusses quand même se sentent à la maison aussi bien à Moscou qu’à Minsk, qu’à Vladivostock ou qu’à Kiev, mais pas tous. On ne peut pas faire n’ont plus de généralité.
Thomas : D’accord, ça répond très bien, cela répond très bien à la question. L’Europe de l’Atlantique à l’Oural comme le disait aussi De Gaule je crois.
Fabrice Carrey : Oui.
Thomas : Très bien, est-ce que tu aurais un dernier mot pour conclure ?
Fabrice Carrey : Et bien merci… de t’intéresser à des choses aussi.. à des projets différents comme ça.
Thomas : Mais de rien, je crois que c’est tout à fait dans l’air du temps. Merci à toi de ces quelques instants.
Fabrice Carrey : Merci.
Retrouvez ici l’école de théâtre de Fabrice Carrey Demain Le Printemps
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