Portrait – Vladimir Grayvoronskiy, spécialiste des médias russes

L’invité du jour, Vladimir Grayvoronskiy, est spécialiste des médias russes. Il est pour être précis Directeur de la recherche et du développement chez Basic Lead, entreprise spécialisée dans l’organisation des marchés de contenus audiovisuels. L’interview passe en revue les transformations des médias russes, depuis l’Internet, aux journaux et à la télévision en passant par les nouveaux modes de communication. Ce panorama montre une nouvelle fois que ce monde là est en pleine ébullition. Au travers de ces changements, on s’aperçoit que la créativité est toujours de mise. Quand à la liberté d’expression, elle y a sa place contrairement aux apparences. Je vous laisse découvrir la suite.

Thomas : Bonjour à tous, vous êtes sur Russie.fr. Je suis ce soir avec Vladimir Grayvoronskiy, spécialiste des médias russes. Bonjour Vladimir.

Vladimir Grayvoronskiy : Merci, bonjour.

Thomas : Merci d’avoir accepté l’invitation pour cette interview. Et donc nous allons parler de médias russes, puisque Vladimir est Directeur de R&D dans une entreprise qui s’appelle Basic Lead qui est spécialisée donc…

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, elle est spécialisée dans l’organisation des marchés de contenus audiovisuels.

Thomas : D’accord. On va peut être commencer par ton parcours ? Comment est-ce que tu es arrivé à travailler en France. Depuis combien de temps est-ce que tu es en France ?

Vladimir Grayvoronskiy : Alors je suis venu en France en 2003 pour faire des études. J’ai fais Sciences Po Paris, carrières internationales. Et en 2006 ça s’est terminé, donc j’ai cherché du boulot comme tout le monde et j’ai trouvé Basic Lead. Depuis ce temps là je continue.

Thomas : Alors, je t’ai contacté parce que tu as aussi un blog. Et il y  a peu de blogueurs sur la toile franco-russe. Il y en a quelques uns qui commencent à apparaître. Tu en fais partie. J’ai trouvé ton blog très sympa et très atypique, assez spécialisé sur les médias russes, puisque le blog s’appelle http://www.mediasrusses.com.

Vladimir Grayvoronskiy : Oui. Merci d’abord.

Un blog sur les médias russes en français

Un blog unique en France sur les médias russes

Thomas : Est-ce que tu peux nous dire deux ou trois mots sur le blog.

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, oui. Alors c’est un blog professionnel. Pourquoi c’est professionnel ? Parce que, moi j’essaye de partager sur ce blog l’actualité en ce qui concerne la télévision et le cinéma parfois aussi en Russie, avec mes commentaires et ma vision des choses.

L’idée de créer ce blog m’est venue parce que un jour j’essayais de trouver quelque chose en français qui concerne le développement des marchés audiovisuels en Russie et je n’ai pas trouvé. Et je me suis dit, et bien alors si…

Thomas : Tu n’a pas trouvé en fait de site internet sur la toile.

Vladimir Grayvoronskiy : Non. J’ai beaucoup cherché et j’ai trouvé quelques sources en anglais, mais pas en Français.

Thomas : Mais pas en français.

Vladimir Grayvoronskiy : En français, il y a des blogs sur le cinéma, spécialisés sur la critique de cinéma ou dédiés aux festivals russes ou de cinémas russe.

Thomas : Et en ce qui concerne les médias russe, c’est tout ?

Vladimir Grayvoronskiy : Oui voilà.

Thomas : Et donc tu fais ce blog en français. Tu parles parfaitement français. Bravo.

Vladimir Grayvoronskiy : Merci.

Thomas : C’est quoi le but de ce blog en fait ? Tu crée des contacts avec ça, c’est pour essayer de créer des opportunités ?

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, pourquoi pas, des opportunités. Mais pour moi aussi c’est de rester en contact avec le secteur médias que j’aime bien et le pays d’où je viens.

Thomas : D’accord, le secteur des médias en Russie, c’est un secteur qui bouge beaucoup ?

Vladimir Grayvoronskiy : Qui bouge énormément ?

Le web russe et les contenus vidéos en ligne

Thomas : Énormément. On va en parler justement. Alors et bien on peut commencer par les médias russe, puisque c’est au programme du jour. On a parlé en préparant un peu cette interview du web russe, qui fait peut être partie des secteurs, tu me corrige si je dis des bêtises, mais… qui bougent le plus sur les médias. Il y en a d’autres. Mais le web, c’est assez intéressant, surtout en Russie, mais si tu veux bien nous en dire deux mots ?

Vladimir Grayvoronskiy : Le web, l’internet russe, RU.NET on l’appelle aussi, fait des dégâts. C’est à dire que…

Thomas : Haha, c’est à dire ?

Vladimir Grayvoronskiy : C’est à dire que ça se développe à une vitesse de croisière… très vite. A ce jour, il y a 70 millions d’utilisateurs internet. C’est à dire la moitié de la population.

Thomas : 70 millions d’internautes russes.

Vladimir Grayvoronskiy : Tout à fait, ce qui fait la moitié de la population.

Thomas : Sachant que quand vous écouterez cette interview, il y en aura peut être 80 millions et plus.

Vladimir Grayvoronskiy : Et plus, oui.

Thomas : 70 millions d’internautes russes, c’est beaucoup, en France on est à peine 40 et quelques millions d’internautes, même si on est moins que vous en population.

Vladimir Grayvoronskiy : Tout à fait. Mais ça se développe en Russie très vite comme je l’ai dis. Et c’est aussi pour ça que les investisseurs du monde entier, maintenant, ils vont en Russie pour prospecter et pour voir les opportunités qui se créent.

Thomas : D’accord.

Vladimir Grayvoronskiy : Bon, là, je voudrais juste dire que aussi la Russie, c’est le leader européen pour les gens qui regardent la vidéo en ligne.

Thomas : C’est le leader européen ? ça veut dire qu’il y a beaucoup plus de … Ah oui ?

Vladimir Grayvoronskiy : Beaucoup plus d’internautes russes vont sur le web pour voir des vidéos, du contenu audiovisuel. Plus qu’en France, qu’en Allemagne et tous les autres pays européens bien évidemment.

Thomas : D’accord, c’est intéressant…

Vladimir Grayvoronskiy : La Russie, c’est un marché particulier. Parce que souvent les règles communes pour l’espace européen ne tiennent plus. En l’occurrence, si on prend les réseaux sociaux. Facebook ne compte que 7,5 millions d’utilisateurs enregistrés. Et parmi eux, seulement 1,5 millions sont des utilisateurs actifs.

Thomas : Donc 7 millions, ça paraît beaucoup comme ça, sauf que il y a un équivalent russe….

Vladimir Grayvoronskiy : … de réseau social. C’est Vkontakte. ça s’écrit “en contact”. Et les chiffres, c’est 42 millions de visiteurs quotidiens.

Thomas : 42 millions de visiteurs chaque jour. C’est énorme.

Vladimir Grayvoronskiy : Et 170 millions de visiteurs enregistrés.

Thomas : 170 millions d’accord. Alors là on parle par contre de Russie, d’Eurasie…

Vladimir Grayvoronskiy : D’Eurasie, ça comprend l’espace de la CEI de la Communauté des États Indépendants.

Thomas : D’accord, toutes les anciennes républiques de l’URSS, une partie de l’Europe aussi…

Vladimir Grayvoronskiy : Aussi. Moi aussi en l’occurrence.

Thomas : Donc Vkontakte, tu me disais je crois si je ne me trompe pas que c’est le premier site européen en terme de fréquentation, c’est bien ça ?

Vladimir Grayvoronskiy : Tout à fait.

Thomas : Et ce n’est pas tout puisque vous avez aussi le deuxième…

Vladimir Grayvoronskiy : Odnoklassniki ça s’appelle. En français on peut dire “les copains d’avant. C’est 30 millions de visiteurs quotidiens.

Thomas : Donc avec ces deux sites là, les russes ont les deux premiers sites internet d’Europe.

Vladimir Grayvoronskiy : Tout à fait.

Thomas : C’est intéressant parce que tout le monde ne le sait pas. Donc le web russe on vient de voir que c’est effectivement en pleine effervescence, on va en reparler plus tard. Mais comme on parle des médias russes au sens large on va aussi parler de films. On va parler de Lenfilms et Mosfilms.

Vladimir Grayvoronskiy : Avant de parler de ça, je voudrais aussi faire un mot sur les particularités du marché russe et les règles du marché.

Thomas : Oui, tout à fait oui.

Vladimir Grayvoronskiy : Là n’ont plus, le leader européen, mondial, Google, ne tient pas ses promesses.

Thomas : A oui, oui, bien sûr oui.

Vladimir Grayvoronskiy : C’est à dire que Google, les recherches sur Google représentent 25% du trafic sur le web russe.

Thomas : Sur le web, pour les recherches.

Vladimir Grayvoronskiy : Les recherches oui. Et 60% appartenant à Yandex.

Thomas : Yandex, c’est le gros moteur de recherche en Russie.

Vladimir Grayvoronskiy : C’est le gros moteur de recherche. ça c’est une plateforme, c’est un portail. C’est un browser aussi, c’est un navigateur web Yandex, pareil à Google Chrome qui vient de sortir. Après il y a Mail.Ru.

Thomas : Mail.ru, oui.

Vladimir Grayvoronskiy : C’est aussi un acteur important.

Thomas : Donc c’est intéressant, parce que non seulement la Russie a des géants du web qui sont très très très importants. Mais en plus les géants du web mondiaux comme Google et Facebook on du mal à y entrer.

Vladimir Grayvoronskiy : … à y entrer oui. Et à se développer, parce que la concurrence est très forte.

Thomas : Et en fait, voilà, Yandex a été fait par des russes pour des russes…

Vladimir Grayvoronskiy : Par des russes pour des russes au début. Mais maintenant, ils s’ouvrent à beaucoup de pays. Au début bien sûr les pays avoisinant. Et ensuite je pense qu’ils ont aussi des…

Thomas : … des affinités à aller plus loin ?

Vladimir Grayvoronskiy : Et oui !

Thomas : Et c’est marrant parce que Google a deux fondateurs, dont un russe.

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, Sergueï Brin.

Thomas : Et malgré cela il n’a pas réussi à conquérir la Russie.

Vladimir Grayvoronskiy : Bon je pense que il n’a pas pensé à commencer par la Russie. D’ailleurs à l’époque, ce n’était pas sensible à ce sujet. Les États-Unis, c’était la référence.

Thomas : Oui, oui d’accord.

Vladimir Grayvoronskiy : C’est toujours la référence d’ailleurs. Là où se trouve la technologie aussi.

Thomas : Ils ont attaqué la planète par l’autre côté.

Vladimir Grayvoronskiy : Par l’autre côté, on peut dire ça comme ça.

Films russes, vidéo et marchés des contenus audiovisuels

La promotion et l’exportation des films et des vidéos russes à l’étranger

Thomas : Alors pour parler un petit peu des films russes. Voilà, la Russie est très très riche en créativité côté contenus cinématographiques depuis bien des années. On assiste en ce moment, j’ai l’impression. Tu vas me corriger si je dis des bêtises, ça m’arrive… j’ai l’impression que l’on assiste à un moment où la Russie commence à exporter ses films, où elle commence à se faire connaître sur la toile aussi par la mise en ligne d’un patrimoine cinématographique. Et c’est nouveau. Qu’est-ce qui se passe avec ça ?

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, tout à fait. Je peux dire que depuis 2010 on peut voir la volonté de l’État à aider le secteur de la cinématographie russe. Les aides ont doublé entre 2010 et 2011.

Thomas : Elles étaient déjà importantes ?

Vladimir Grayvoronskiy : Avant 2010, non. C’était deux milliards de roubles par an. Tandis que maintenant, c’est 5,3 milliards de roubles. ça fait 137 à peu près (millions d’euros par an). Et aussi, il faut dire que sans l’État, l’industrie ne pas survivre maintenant. Si en 2008 le budget de l’État dans les films produits représentait 18%, maintenant on est presque à 50%.

Thomas : D’accord.

Vladimir Grayvoronskiy : Donc les subventions sont importantes. Et il y a également deux organismes étatiques qui ont été créés pour aider l’exportation du cinéma russe à l’étranger. Je parle du fond du cinéma et de Roskino. C’est deux acteurs qui représentent la Russie sur les marchés internationaux, qui organisent les marchés de contenus russes.

Thomas : Alors juste on peut peut être faire une petite parenthèse pour expliquer. C’est quoi un marché de contenus aujourd’hui ?

Vladimir Grayvoronskiy : Un marché de contenus, c’est un endroit où les producteurs de contenus et les acheteurs de contenus peuvent se voir.

Thomas : D’accord. Alors les contenus, c’est quoi ?

Vladimir Grayvoronskiy : C’est tout ce qu’on regarde à la télé.

Thomas : C’est du film de la vidéo ?

Vladimir Grayvoronskiy : C’est des films, des séries, format, des documentaires, tout.

Thomas : Est-ce que ça inclue aussi tout ce qui est web, texte ou c’est vraiment vidéo ?

Vladimir Grayvoronskiy : C’est autour de la vidéo. Oui, oui.

Thomas : C’est autour de la vidéo, d’accord. Donc en face de ces gens là qui produisent ces films et ces séries…

Vladimir Grayvoronskiy : Dont en fait ces deux organismes présentent les films nouvellement produits en Russie pendant les événements internationaux. Et ils organisent aussi deux événements. Je parle de “Red Square Screens”.

Thomas : Oui

Vladimir Grayvoronskiy : ça, c’est l’événement de home cinéma.

Thomas : Ok, qui se déroule où ?

Vladimir Grayvoronskiy : A Moscou. Et il y a un autre marché qui s’appelle “Doors” comme les portes

Thomas : Oui, oui.

Vladimir Grayvoronskiy : C’est un marché ambulant. C’est à dire que Roskino va dans un pays ou dans un autre et il organise les marchés là bas en invitant les acteurs locaux, les sélectionneurs locaux.

Thomas : Ok, ça c’est les deux gros événements russes de l’échange de contenus entre producteurs et diffuseurs.

Vladimir Grayvoronskiy : A part les festivals, ou les semaines du cinéma russe. Récemment on a eu les semaines du cinéma russe à Paris ou à Honfleur aussi.

Dessins animés russe et films d’animation

Thomas : Voilà. tu m’a parlé aussi d’une particularité dans la production de contenus. C’est tout ce qui est films d’animation. Le film d’animation russe, c’est Soyuzmultfilm qui est mondialement connu, qui est envié par Disney et par les plus grands. ET voilà et aujourd’hui on peut trouver beaucoup de dessins animés russes sur Internet. Et qu’est-ce qui se passe au niveau média du film d’animation aujourd’hui en Russie ?

Vladimir Grayvoronskiy : En parlant de Soyuzmultfilm. C’est comme tu l’as dis, je suis heureux que tu connaisse ce studio.

Thomas : Ah mais ce serait un crime de ne pas le connaître.

Vladimir Grayvoronskiy : Pourtant, c’est un studio qui se sentait très mal récemment et toujours d’ailleurs. Donc le temps de gloire de l’époque soviétique est passé. Et pour te donner une échelle de grandeur. Si avant Soyuzmultfilm produisait 30 projets, 20 dessins animés par an en moyenne.

Thomas : Avant  alors c’était quand ça ?

Vladimir Grayvoronskiy : C’est à dire, même les années 80 du 20ème siècle. C’est à dire le siècle dernier. Maintenant, je te laisse deviner combien ?

Thomas : Et bien pas beaucoup malheureusement ?

Vladimir Grayvoronskiy : Un seul.

Thomas : Un seul ?

Vladimir Grayvoronskiy : L’année dernière, c’était un seul projet.

Thomas : Donc en 2011, un seul film a été produit ?

Vladimir Grayvoronskiy : Ah, il n’a pas été produit. C’était un projet il est encore en production. Et c’est toujours en production je pense.

Thomas : Ah, il n’est pas sorti ?

Vladimir Grayvoronskiy : Mais il y a d’autres producteurs.

Thomas : Des producteurs indépendants ?

Vladimir Grayvoronskiy : Des producteurs indépendants, oui, des studios indépendants. Et ils s’en sortent pas mal.

Thomas : Et il y a quelques cartons effectivement oui, oui et qu’il faut absolument les voir parce…

Vladimir Grayvoronskiy :… Oui ! C’est la référence de l’animation russe contemporaine.

Thomas : C’est le renouveau du dessin animé ?

Luntik : le dessin animé russe millionaire
Luntik : le dessins animé russe millionnaire

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, tout à fait. J’ai en tête le dessin animé qui s’appelle “les aventures de Luntik”.

Thomas : Luntik !

Vladimir Grayvoronskiy : Oui. Luntik, il faut savoir que c’est un premier milliardaire de l’animation russe.

Thomas : Un premier milliardaire ?

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, je t’explique pourquoi. Donc, la chaine sur Youtube de Luntik, qui est tout à fait légale. Ce sont les producteurs qui mettent leurs contenus dedans. Et qui perçoivent bien ^sur des commissions de la part de Youtube issues de…

Thomas : Des commissions de publicité.

Vladimir Grayvoronskiy : De publicité oui. Récemment ils ont publié les chiffres que cette chaîne accumulait un milliard de spectateurs.

Thomas : Plus d’un milliard de visiteurs pour Luntik.

Vladimir Grayvoronskiy : Pour Luntik

Thomas : Si vous n’avez pas vu Luntik, allez voir parce que vous êtes parmi les rares finalement … à ne pas l’avoir vu… non même moi je ne l’ai pas vu, j’avoue,  je vais aller voir ça très vite parce que c’est un carton Luntik avec plus de un milliards de vues.

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, plus que Michael Jackson, les chaînes de Michael Jackson et Britney Spears.

Thomas : A ce point là…

Vladimir Grayvoronskiy : Ce n’est pas comparable, mais c’est juste… pour rigoler un peu.

Thomas : Ce n’est pas comparable, ce n’est pas la même musique.

Vladimir Grayvoronskiy : Oui

Thomas : Donc Luntik, c’est un dessins animé à destination des plus petits.

Vladimir Grayvoronskiy : C’est l’âge préscolaire. C’est un dessin animé qui est très…

Thomas : A l’ancienne ?

Vladimir Grayvoronskiy : A l’ancienne on peut dire et moderne à la fois.

Thomas : C’est à dire, basé sur des valeurs ?

Vladimir Grayvoronskiy : des valeurs et il n’y a pas de violence dedans. C’est vraiment un dessin animé où il n’y a pas de violence, il n’y a pas de méchants. Et pourtant, c’est intéressant malgré tout.

Thomas : Et pourtant, c’est intéressant.

Vladimir Grayvoronskiy : C’est incroyable. Au début, même je pensais, mais comment ça peut être intéressant ? Il n’y a pas de conflit, il n’y a pas… ni de gros méchant.

Thomas : Et il se passe quelque chose…

Vladimir Grayvoronskiy : Il se passe quelque chose, il y a des personnages qui déconnent on peut dire. Ce ne sont pas des méchants. Ils déconnent. Et après ils se corrigent. Et c’est autour de la nature. Parce que tous les personnages sont des insectes. Et Luntik, c’est un habitant de l alune qui est tombé sur terre. Et il essaie de retrouver es amis ici, de nouer des liens. Ce n’est pas facile. Et chaque personnage a son caractère si tu veux. Et ce qui est important pour le dessin animé, moi je trouve. C’est qu’il y a la présence d’un adulte derrière. C’est à dire que tu ne le vois pas. Mais la voix du narrateur…

Thomas : Est très importante dans le…

Vladimir Grayvoronskiy : n’est pas très importante. Elle est très légère…

Thomas : Au bon moment.

Vladimir Grayvoronskiy : C’est à dire qu’il y a des choses qui sont dites au bon moment. Je pense que c’est ça qui fait d’ailleurs le charme de la série et le succès est assuré par ça. Les enfants adorent. Ma fille adore.

Thomas : Oui, oui. Super et bien j’irais regarder parce que je suis… un grand enfant en fait.

Vladimir Grayvoronskiy : N’hésite pas.

Thomas : Donc Luntik, allez voir ça. Je pense que ce sera intéressant. On donnera le lien éventuellement dans l’interview. Il y a d’autres dessins animés qui cartonnent aussi. Un peu moins peut être, mais qui sont quand même très connus aussi.

Vladimir Grayvoronskiy : Qui sont très connus. C’est masha i Medved. C’est l’histoire d’une fille qui est amie avec un ours dans les forêts. Une fille, c’est l’incarnation de l’enfance et l’ours, c’est le sage. Voilà.

Thomas : Ok. Et on se rapproche de l’esprit traditionnel de l’âme russe.

Vladimir Grayvoronskiy : De l’âme russe, oui, oui. Et aussi, c’est marrant, mais ça s’exporte aussi bien. Donc cette série a récemment été vendue en Norvège. Donc bientôt les petits téléspectateurs norvégiens vont voir, vont apprécier j’espère cette série.

Thomas : Et peut être un jour les français qui sait ?

Vladimir Grayvoronskiy : Peut être, peut être.

Thomas : Pas aujourd’hui. Mais j’espère bientôt quand même ce serait intéressant. Donc voilà Luntik, c’est un carton de l’animation russe. Masha I Medved, c’en est un deuxième. il y en a un troisième aussi qui fait rage, c’est Smeshariki.

Vladimir Grayvoronskiy : Smeshariki, oui Smeshariki, c’est destiné aux enfants au collège, lycée et pour les adultes, pourquoi pas.

Thomas : Oui

Vladimir Grayvoronskiy : Et je pense aussi que tout le succès de tous ces dessins animés est assuré par l’exploitation des produits dérivés. Donc tout ce qui est T-shirt, le linge, sacs à dos, les stylos, là tu trouve plein de Smeshariki, plein de Luntik, plein de Masha I Medved.

Thomas : Il y a tout un marketing autour qui..

Vladimir Grayvoronskiy : Vraiment, c’est une filière très développée et c’est peut être ça qui manquait pendant des années à Soyuzmultfilm.

Thomas : Ah oui, oui, c’est possible. Mais ceci dit pour vendre des goodies sur tel ou tel personnage il faut quand même que le personnage soit très très attirant.

Vladimir Grayvoronskiy : Tout a fait oui.

Thomas : Qu’est-ce qui fait le succès au départ des…

Vladimir Grayvoronskiy : Et bien au départ, c’est l’histoire.

Thomas : C’est les valeurs peut être ?

Vladimir Grayvoronskiy : Je pense que c’est l’histoire, les valeurs. C’est comme dans le cinéma. si il y a une histoire derrière. Si l’auteur a quelque chose à dire, Cela va être apprécié par le public. Et du coup, le temps, c’est le meilleur juge. Donc Luntik, c’est depuis 2008, si je ne me trompe pas. Et maintenant, ça aboutit à quelque chose de remarquable pour l’animation russe.

Thomas : D’accord et ce n’est qu’un début.

Vladimir Grayvoronskiy : Et ce n’est qu’un début, oui. J’en suis sûr. Par contre aussi si je peux faire une petite parenthèse au sujet de licensing. Le licencing, c’est tout ce qui est marketing de produits dérivés. Il y a un personnage qui a été repris récemment. Un personnage de Soyuzmultfilm qui a été repris par la compagnie italienne Mondo TV. Et c’est le “chat Léo”, Kot Leopold. C’est les aventures d’un chat poursuivi par les souris.

Thomas : Le chat Léo oui. Les italiens l’ont pris ?

Vladimir Grayvoronskiy : Les italiens maintenant ils vont coproduire, on parle de co-production dans le secteur des dessins animés, les nouvelles séries. Et Mondo TV aussi va apporter ses connaissances en terme de marketing ce qui va permettre de décoller.

Thomas : Ah c’est une coopération internationale sur un film d’animation très connu aussi, donc le Chat Léopold.

Médias russes indépendants et liberté d’expression

Thomas : Continuons notre panorama des médias russes avec Vladimir Grayvoronskiy. Parlons un peu des médias russes indépendants. Pourquoi indépendants ? Parce que on va dire qu’en France on a l’impression que tous les médias russes sont un peu dirigés par l’État et on a envie de voir  un peu de démocratie en Russie. Même si la Russie n’est pas forcément démocratique au départ. Mais voilà, il y a une sorte de fantasme en France et en Europe sur la démocratie en Russie et les médias évidemment sont un des outils de la démocratie… peut être.

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, je suis d’accord avec toi que la situation n’est pas facile en Russie en ce qui concerne la démocratie. En Russie on l’appelle la démocratie autoritaire. Ce qui a le droit d’exister pendant un certain moment à mon avis.

Thomas : Mais tout ça, c’est pour nous faire plaisir ?

Vladimir Grayvoronskiy : Haha, il n’y a pas que ça. Non, quand même, non, non. On est loin du régime communiste du totalitarisme. On est heureusement loin de là.

Thomas : Et on ne le souligne pas assez d’ailleurs.

Vladimir Grayvoronskiy : Les médias, certes, ils sont contrôlés. Il y a la censure. ça peut être bien, ça peut être moins bien. Mais il y a aussi de l’indépendance. C’est à dire que…

Thomas : Alors sous quelle forme ?

Vladimir Grayvoronskiy : Personne ne t’empêche de faire une vidéo, de faire un reportage, de monter ta propre chaîne en l’occurrence sur Youtube ou Rutube, peu importe la plateforme, et d’en diffuser ce contenu.

Thomas : Alors pour aller dans ce sens là. Je suis russe, je veux faire une vidéo un peu provocante ou sur un sujet qui est un peu sensible et le mettre sur un média en Russie disponible à tous les russes, c’est possible ?

Vladimir Grayvoronskiy : C’est possible. Après, ça dépend jusqu’où tu vas.

Thomas : Oui.

Vladimir Grayvoronskiy : Et récemment il y a eu un problème. Moi je le vois comme un problème. C’est la notion de liste noire qui est passée dans le gouvernement russe. Genre la liste noire des ressources web qu’il faut bloquer. Un jour, les internautes russes ont vu qu’ils n’avaient plus accès à Youtube. Youtube est tombé dans la liste noire pour une raison.. Je pense que c’était lié à cette histoire de Pussy Riot.

Thomas : Ah oui, oui, ça fait pas longtemps ça, il y a une une coupure une journée de youtube. Et ils ont prétendu que c’était une erreur.

Vladimir Grayvoronskiy : Ah, tu connais tout alors mieux que moi.

Thomas : ah, je ne connais pas tout, je connais juste ça en fait.

Vladimir Grayvoronskiy : Voilà, ils ont prétendu que c’était une erreur. La communication a été rétablie. Mais voilà,  ils peuvent te bloquer. Et peut être qu’ils peuvent te menacer aussi. Il y a des cas comme ça.

Thomas : Ceci dit, il y a des blogueurs…

Vladimir Grayvoronskiy : Il y a des blogueurs. Ceci dit pour la presse en ligne, il y a encore plus de liberté que sur la vidéo.

Thomas : Sinon, il y a pas mal de blogueurs qui se sont illustrés pendant la dernière élection de Poutine et qui ont tenu des propos assez provocateurs et qui sont toujours là, même si ils ont eu quelques ennuis. Mais ils sont toujours là.

Vladimir Grayvoronskiy : Ils sont toujours là et en bonne santé.

Thomas : Donc ça fait partie aussi des médias indépendant ça ?

Vladimir Grayvoronskiy : ça fait partie des médias indépendants.

Médias indépendants et télévision publique

Vladimir Grayvoronskiy : Donc, si je peux te citer les axes comme je le vois des médias indépendants. Pour moi, c’est le projet de création de la télévision publique.

Thomas : Alors pourquoi la télévision publique ? ça veut dire quoi en fait ?

La télévision publique russe
La télévision publique russe

Vladimir Grayvoronskiy : La télévision publique, c’est un projet, d’accord ? Par exemple on peut dire que la BBC, service britannique qui est une télévision publique, financé par l’État et en même temps, c’est une télévision qui n’est pas dépendante de l’État ou du gouvernement plutôt. ça c’est le projet de créer une télévision publique en Russie, qui soit indépendante du gouvernement. Mais après comment elle va fonctionner, c’est une grande question.

Thomas : C’est à dire qu’en fait elle bénéficie de financements gouvernementaux, mais le gouvernement n’a pas son mot à dire sur la création des contenus et les actionnaires n’ont plus.

Vladimir Grayvoronskiy : Il n’y a pas d’actionnaires normalement.

Thomas : C’est à dire qu’en gros, une télévision publique a beaucoup plus de liberté de création de contenus et n’a pas de comptes à rendre sur une rentabilité ou quelque chose comme ça …

Vladimir Grayvoronskiy : Surtout pas !

Thomas : … et mise beaucoup plus sur l’information, le divertissement.

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, oui. Et je tiens à dire ça, c’est que pour moi, la télévision publique, ça peut être un Indice de Développement Humain.

Thomas : D’accord. L’IDH.

Vladimir Grayvoronskiy : Un Indice de Développement Humain comme le taux d’éducation ou l’espérance de vie pourquoi pas. Parce que ça créé une plateforme d’échanges entre le gouvernement et le peuple. Si l’information qui est donnée au peuple est objective, parce que tout le monde le veut. Le retour aussi peut être très valorisant et bénéfique pour le gouvernement.

Thomas : D’autant que l’expérience montre dans le monde que ça fonctionne.

Vladimir Grayvoronskiy : Que ça fonctionne, oui, tout à fait.

Thomas : A quel endroit par exemple ?

Vladimir Grayvoronskiy : Nos voisins d’outre Manche…

Thomas : D’accord. Nos voisins d’outre Manche, les anglais.

Vladimir Grayvoronskiy : Oui. Après en parlant de la télévision publique, il y a plusieurs projets qui se créent en ligne sur l’internet. ça paraît évident parce que internet, c’est un espace de libre échange. Donc cette année a été marquée par l’émergence de deux projets. D’abord, si vous connaissez Berezovsky…

Thomas : Boris Berezovsky a lancé son  projet de télévision publique. ç me fait presque sourire en même temps, mais bon…

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, moi aussi. Il a évoqué ça, qu’il va créer une télévision publique indépendante en Russie. Et deux mois après, nous avons appris qu’il y a une télévision publique sur internet qu i a été créée, par les jeunes. Voilà ils faisaient des casting, ils choisissaient les présentateurs et tout, jusqu’au moment où j’ai appris que derrière, c’est la jeunesse poutinnienne qui l’a organisé pour faire une contrepartie…

Thomas : … pour faire ne réponse à Boris Berezovsky en fait, c’est ça ?

Vladimir Grayvoronskiy : Tout à fait. Mais ça, je trouve ça assez dommage. Dommage. Parce que ni l’un, ni l’autre ne pourra fournir…

Thomas : D’accord. Ils se font passer pour télévision publique, mais ce n’est pas vraiment ça. Mais il reste un projet derrière ?

Vladimir Grayvoronskiy : Il reste un projet derrière. C’est en place. Pour l’instant, c’est monsieur Poutine qui désigne le directeur. J’espère que ça va évoluer et que ça puisse donner vraiment quelque chose de semblable  à la BBC. Peu de gens y croient. Mais moi, je veux y croire. On espère bien que cela aboutira à quelque chose de bien et qui sera bénéfique pour la société.

Les médias russes dernière génération

Thomas : Tu m’as parlé d’une autre particularité des médias russes. C’est quelque chose qu’on connaît très peu en France. C’est une chaîne un peu spéciale qui s’appelle Dozhd TV. Dozhd TV, c’est “la pluie”, et c’est le nom de la chaîne. C’est la première chaîne réseau social ?

la chaîne de télévision reseau social - spécialiste des médias russes
TV Dozhd

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, oui. La chaîne TV “la pluie”, c’est la seule chaîne qui utilise activement les plus des réseaux sociaux. N’ont seulement ils affichent les commentaires des fans sur Facebook ou sur Twitter. Mais aussi les spectateurs peuvent participer à l’élaboration de la grille des programmes de Dozhd TV, avec ses commentaire et ses suggestions. Et c’est diffusé sur Internet, mais aussi dans les réseaux des câbles opérateurs russes.

Thomas : Mais alors, mais c’est très novateur ça…

Vladimir Grayvoronskiy : C’est très novateur et ça marche bien. Il y a beaucoup de gens qui apprécient, des jeunes surtout qui apprécient ce type de communication. ça n’existe pas sur les grandes chaînes russes pour le moment.

Thomas : ça veut dire, si je comprends bien, je regarde ma télé. J’ai une possibilité d’envoyer du contenu à la chaîne…

Vladimir Grayvoronskiy : Non, pas des contenus, des commentaires ou des suggestions pour participer à la communication qui se passe entre, par exemple le directeur des programmes et les journalistes. ET comme ça, ils vont savoir quel sujet est plus sensible maintenant, et où il faut aller.

Thomas : C’est à dire que l’utilisateur peut voter pour donner son opinion.

Vladimir Grayvoronskiy : Voilà, tout à fait, pour donner son opinion, qui est compté. ça c’est important. Et si on parle des médias russes, je voudrais citer une source importante. La source, s’appelle Ridus. C’est une plateforme de journalisme citoyen. ça a été lancé comme une réponse de la presse russe souvent censurée.

Thomas : Aah d’accord. On est toujours dans le côté indépendance des médias, c’est intéressant oui.

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, tout à fait. Et donc, l’idée c’est que chacun peut être journaliste. Si tu as un téléphone avec une caméra et que tu es témoins de quelque chose, tu peux envoyer le reportage sur la plateforme qui va être modéré, bien sûr, et puis ce sera diffusé.

Thomas : Chacun de nous devient journaliste si il le souhaite.

Vladimir Grayvoronskiy : Oui, si il le souhaite pour la création du flux d’information par les citoyens.

Thomas : Donc on se retrouve avec un flux d’information qui est fait potentiellement par tout le monde, mais pas n’importe comment.

Vladimir Grayvoronskiy : pas n’importe comment bien sûr puisqu’il faut toujours modérer. C’est comme sur les forums en France et dans le monde entier sont modérés.

Thomas : Alors ça c’est intéressant parce que effectivement, ça donne un œil partout au journal.

Vladimir Grayvoronskiy : Un œil partout, même si ça appartient quelque part à Kamaz. C’est le producteur de camions.

Thomas : ah Ridus, c’est Kamaz, d’accord.

Vladimir Grayvoronskiy :… et le PDG de Kamaz, c’est un membre de Russie Unie également… du parti Russie Unie. Là, je ne pense pas que c’est vraiment important. ça n’empêche pas d’être assez pointu et de couvrir beaucoup de sujets et de nous donner un autre regard sur l’actualité.

Un dernier mot sur la liberté d’expression et les médias en Russie

Thomas : oui, oui. J’ai envie de te poser une question pour terminer. On a parlé de beaucoup de choses sur les médias russes, de beaucoup de types de contenus. On a parlé des dessins animés, des journaux des films. On a parlé du web et de la télévision publique, etc et de Ridus. La liberté d’expression en Russie, ça donne quoi ?

Vladimir Grayvoronskiy : La liberté d’expression ?

Thomas : Oui, la liberté d’expression, c’est une sorte de cauchemars franco-français ou européen… Et nous même, chez nous on a du mal à s’en sortir avec ça. On a envie d’en voir partout. Qu’est-ce qui se passe par rapport à ça en Russie. Est-ce qu’il y a une liberté d’expression en Russie ?

Vladimir Grayvoronskiy : Moi je pense et c’est ma propre opinion, que oui, il y a la liberté d’expression en Russie. Après, même si c’est sévèrement censuré parfois, même si c’est menacé parfois.

Thomas : Comme quoi par exemple ?

Vladimir Grayvoronskiy : Et bien, je ne vais pas citer des exemples, mais je veux dire… il y avait des gens pendant les élections qui ont publié les vidéos provocatrices des bureaux de vote et qui ont été approchées, pas par le gouvernement, par d’autres individus. Ils ont été menacés et on leur a demandé de retirer leurs vidéos du web. Tu vois ce que je veux dire ?

Thomas : D’accord. Il y a quand même eu énormément de vidéos qui ont été publiées sur le web…

Vladimir Grayvoronskiy : Énormément et c’est la première fois dans l’histoire de la Russie moderne après la chute de l’URSS, qu’il y a eu un tel soulèvement et une réaction très forte par rapport aux fraudes supposées aux élections.

Thomas : C’est assez intéressant, parce que quand on regarde les petites choses que nos médias nous fournissent en gros plan comme les Pussy Riot ou les choses comme ça, tout le monde se dit… “Oh oui, il n’y a pas de liberté d’expression en Russie”… Alors que quand on regarde vraiment ce qui se passe en Russie, on a l’impression que tout est permis.

Vladimir Grayvoronskiy : Exactement. Donc tu peux dire tout, tu peux publier tout, presque tout. C’est comme dans le monde entier. Il ne faut pas exagérer n’ont plus. Mais tu peux critiquer le pouvoir. C’est vrai que tu ne vas pas obtenir les audiences… ou tu ne vas pas placer ton émission sur les grandes chaînes si tu critiques le pouvoir. Mais internet reste ouvert.

Thomas : Il y a toujours une place sur Internet pour dire quelque chose…

Vladimir Grayvoronskiy : Pour l’instant !

Thomas : Pour l’instant oui. Pourvu que ça dure.

Vladimir Grayvoronskiy : Pourvu que ça dure, oui.

Thomas : Et bien écoutes Vladimir, merci beaucoup pour nous avoir accordé ces quelques instants. J’espère que pour vous les auditeurs de Russie.fr, cette interview vous a plu. Si vous avez une question à poser à Vladimir Grayvoroskiy, n’hésitez pas à la poster dans les commentaires et il vous répondra, ou je vous répondrai, en tout cas, je ferais passer le message.

Vladimir Grayvoronskiy : Merci beaucoup !

Thomas : Merci Vladimir et longue vie à ton blog http://mediasrusses.com

 Si vous souhaitez poser vos questions à Vladimir Grayvoronskiy, postez-les dans les commentaires, nous vous répondrons !

3 Commentaires

  1. Vladimir

    Merci encore une fois, Thomas. Ravi de faire ta connaissance 🙂

    Réponse
  2. Jean

    Bravo à toi Vladimir
    Ton prénom est joli en plus
    Et félicitations pour ta maîtrise du français

    Réponse
  3. web

    Ton article m’a captivé, j’ai beaucoup aimé

    Réponse

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