Covoiturage en Russie – c’est parti !

Le covoiturage existe aussi en Russie. Et depuis longtemps. Je vais vous en parler dans un instant. Mais avant, je dois dire qu’il y a du nouveau sur ce thème. C’est pourquoi j’ai décidé de pondre cet article qui pourrait bien vous intéresser. Que vous soyez aventurier ou que vous préfériez voyager tranquille. Car vous pourriez bien avoir recours au covoiturage en Russie. Après tout non seulement ça marche, mais en plus il y a plein de manières d’en profiter. 

On va commencer par le covoiturage sauvage si vous voulez bien. Si vous cherchez plutôt une solution facile et sûre à 100%, allez voir plus bas dans l’article 🙂

Covoiturage en Russie – à l’ancienne

Depuis qu’il y a des voitures, le covoiturage en Russie existe : Orenbourg – Oufa / 500 km !

Je l’ai moi même pratiqué et j’en garde un souvenir indélébile pour la vie. Car bien avant l’effervescence d’internet, sans appli, sans clic et sans écran le covoiturage existait déjà en Russie. Pas besoin de plateforme web, il fallait juste savoir quelques mots en russe, de quoi dire “combien pour aller à Omsk ou à Oufa” ? Avoir une, idee des tarifs et savoir dire “non” si le type abusait en face.

J’ai pratiqué, j’avais un budget pour me déplacer de ville en ville lorsque c’était plus simple en voiture qu’en train ou qu’en avion. J’ai du faire des trajets de 500 à 700 kilomètres, ce qui en Russie est une distance ridicule ou presque en comparaison avec la taille du pays.

Et c’était plutôt fun. Je me souviens de ce type qui roulait en Jigouli et à qui j’avais proposé la chose suivante : “Vous m’emmenez à Oufa ?” Nous étions à Orenbourg, à environ 500 kilomètres de là. Je pouvais lui donner quelques roubles, vraiment pas grand chose au sens de ce que coûte une course en France, mais plusieurs jours de salaire pour lui. Il était embêté parce-qu’il fallait ensuite revenir. Alors on a convenu qu’il bosserai aussi pour moi toute la journée le lendemain pour m’emmener dans tous les coins de la ville pour mon boulot. Il a dit ok !

Le temps de repasser à l’hôtel de rassembler mes affaires, et de revenir au point de rendez-vous et je retrouve mon chauffeur…. avec sa femme !!! Surprise. Je lui explique qu’on part pour travailler et pas pour voyager et il me dit que oui, mais c’est mieux comme ça et puis elle a cuisiné des petits plats pour le voyage. En voyant le regard de sa femme toute timide et implorant presque à l’arrière… je dis bon ok, allons-y !

Là je me rend compte que si ça se trouve, ils feront 1 fois ce trajet dans leur vie. Ce périple est un événement pour eux aussi. Et nous partons. Sur la route, les paysages sont étonnant, la nature est belle, parfois torturée par l’homme qui y laisse son empreinte dans des cicatrices béantes dont on ne saurait dire ce qui en est la cause… et le pays défile, défile.

On s’arrête sur un bord de route. La femme de mon chauffeur sort son panier rempli de beignets et de petits pains farci à la viande, un torchon est étendu sur le capot de la voiture… on boit du mors qu’elle a préparé aussi. Et je ne sais pas combien de temps il lui a fallu pour préparer tout ça, mais elle y a peut être passé la nuit… pour impressionner l’étranger que je suis… peut être pas.

En tout cas la route passe vite, la conversation est limitée. Ils font partie de ces russes asiatique ou bachkirs et parlent un russe très approximatif. Ils sont gentils et nous nous comprenons autant par des phrases simples qu’avec les gestes.

En arrivant à Oufa, ils me déposent à l’hôtel et on se donne rende-vous pour le lendemain. On commence à 8 heure pour la visite des magasins d’alimentation (mon boulot à l’époque). Je les retrouve dans leur voiture devant l’hôtel. Et là stupéfaction, je comprend qu’ils ont dormi (ou pas) dans leur voiture, alors que je pensais qu’ils avaient des amis qui devaient les héberger.

Bref, je vais m’arrêter là pour cette histoire. C’est bien sûr un récit plus long qui se cache derrière, un rendez vous avec vous pour plus tard, peut être 🙂 Mais j’ai voulu en extraire cette partie certe un peu particulière du covoiturage en Russie tel que c’était.

Et je veux aussi vous en raconter un autre, lui aussi “à l’ancienne”. Ce trajet là avait été un peu plus “flippant”.

Autre exemple de covoiturage sauvage en Russie : Ijevsk – Kazan / 200 km !

Cette fois nous ne sommes plus en Bashkirie, mais dans l’Oural. Point de départ, Ijevsk. Juste un mot sur cette ville. Après avoir visité plus d’une trentaine de villes en Russie, je me souviens de 2 d’entre elles, comme des 2 ville où vous ne voulez vraiment pas habiter. Déjà Ijevsk c’est l’endroit où se trouve l’usine de Kalachnikov. C’était en 1998 et à ce moment là, le chaos régnait en Russie, suite au règne désastreux de Boris Eltsine. A Ijevsk l’ambiance est lourde.

Et à mon hôtel, quand ils voient un français arriver, ils sont très surpris. Il y a des types pas clairs qui rôdent un peu partout dans le hall. Et à l’accueil ils me disent : “mais qu’est-ce que vous faites ici”, sous entendu, c’est un taudis ici, on ne peut pas accueillir un français. Et je vois sur le visage de cette femme de l’accueil qu’elle a peur pour moi. Avant m’avoir vu, elle était impassible, sordide, comme l’hôtel. Bref, elle me recommande de faire attention à moi. Et je compris plus tard que l’hôtel était un lieu de passage dans lequel séjournaient des trafiquants d’armes, parmi d’autres. “Ici tu peux t’acheter une kalachnikov pour 100 dollars”. Ah, ok ! Mais ce n’est pas le sujet.

Comme dans chaque ville j’accomplis ma mission et je prépare mon transport pour la ville suivante, Kazan. 250 kilomètres nous séparent et je décide d’aller chercher un minibus depuis la gare des bus d’Ijevsk. Après tout 250 km c’est pas si loin, il doit bien y avoir des bus. J’ai rarement vu un bordel pareil que dans cette gare. Les guichets sont presque tous fermés, la gare grouille de monde aux mines plus ou moins sympa, partout des chargement, des paquets plus ou moins bien emballé, de mines parfois carrément inquiétantes et une agitation sans nom, un stress ambiant plus que palpable. Et je me dis, vivement que je me trouve un transport pour me barrer d’ici.

Très vite, je comprend qu’il n’y a pas vraiment de ligne de transport officiel. Un type m’aborde, l’air pressé. “tu vas où ?”. Ok pour “600, c’est bon” ? “400”. “Bon ok, alors suis moi”. Il m’emmène dehors et me dis de monter dans une voiture, probablement la sienne… quoique. En tout cas, c’est clairement pas officiel. J’hésite même à me tirer de là pour chercher un truc plus sûr. Le type revient 5 mn plus tard avec 3 autres… apparemment 3 autres passagers qui montent devant et derrière avec moi.

Le type qui m’avait abordé n’était qu’un rabatteur, un autre type arrive, c’est le chauffeur. Il monte. L’autre lui dit “c’est parti”. Et je me retrouve avec 4 types, dont deux avec moi à l’arrière, dont je ne sais absolument rien.

La voiture démarre. Ambiance à couper au couteau. Qui sont ces mecs, où vont ils ? Se connaissent il ? J’aimerai bien ne pas être tombé dans un sale truc. Et on roule pendant 250 borne sans pratiquement échanger un mot.

Voyage horrible, dont j’aime aujourd’hui me souvenir, mais qui sur le coup m’a donné quelques frissons. D’autant que sur le départ, il y avait un embouteillage, la pluie battante et cet accident sur le côté de la route avec ce type les deux jambes cassées qui hurlait. Bref. Le côté obscur dans toute sa splendeur, probablement mon souvenir le plus horrible de Russie.

Heureusement, l’arrivé à Kazan laissait présager une toute autre ambiance. Kazan, magnifique. Ouf, je suis arrivé !

Un nouveau genre de covoiturage en Russie

Un covoiturage en Russie avec BlablaCar de Saint Petersbourg à Novgorod Veliky / 200 km

Je suis dans la petite cafétéria de l’hôtel Voyage «вояж » a Novgorod Veliky. La nuit a été “light”. J’ai mal dormi, réveillé tôt et couché tard. Je fourmille d’idées, impossible de fermer l’œil. Ma chambre est juste à côté de la cafétéria et la cloison est fine comme du papier à cigarette. Et bien sûr, ce matin, un gros malin a allumé la télé pour écouter les news à tue tête et j’ai eu droit à la logorrhée habituelle que crache la chaîne officielle de manière ininterrompue : Pervy Kanal en boucle.

La veille, je renconre Edik. Très sympa Edik. Il a 27 ans, il est adjoint d’une personnalité importante de la ville. Il était à Saint Pétersbourg pour le travail et rentrait à Novgorod Veliky dans la soirée. Je suis son premier passager Blablacar…

D’ailleurs, c’est aussi mon 1er trajet par le site de la startup française qui s’est exportée jusqu’ici. Je pars pour un coivoiturage en Russie. Nous sommes en 2015. Tout a changé ou presque.

Edik se pointe à notre rendez-vous avec un grand sourire enthousiaste. Il est ravi de faire la route avec un français. La voiture est celle de son patron. Une belle berline confortable, fauteuil en cuir.

Pendant deux bonnes heures, nous parlons de tout et de rien. Il m’explique que son père était flic. Du coup, pas de problème pour les contrôles de vitesse sur la route. Et oui, un des avantages de la profession… D’ailleurs on se fera arrêter en chemin et comme il dit : « ils essayent de ne pas toucher aux enfants des collègues ».

Edik conduit bien. Et comme partout sur les routes russes, il faut être vigilent. On ne sait jamais trop ce qui nous attend. La route en Russie est un peu comme le pays. Il a ce côté sauvage qui  peut surgir à tout moment.

Alors on parle de Novgorod Veliky, le berceau de la Russie. La ville à plus de 1000 ans. Edik qui connait bien la région raconte. Il y a quelques années, elle avait un gros problème de criminalité lié à l’ancien gouverneur de la région et à ses hommes qui faisaient régner corruption et trucs pas très clean.

Aujourd’hui, l’équipe au pouvoir à changé. Et la ville est beaucoup plus saine sur ce plan là. L’ancien gouverneur et son équipe de mafieux ont été mis en prison. Du coup, je ne résiste pas à la tentation de lui parler de ces affiches anti-corruption que j’ai vu à Saint Petersbourg (voir la vidéo un peu plus bas).

Je lui demande si c’est bien sérieux ce numéro de téléphone, la hotline “anti-corruption”.

Et sa réponse m’a plutôt surpris. Apparemment, cette hotline anti corruption fonctionne bien. Quand on est dans une situation ou quelqu’un vous demande un pot de vin. Il suffit d’appeler au numéro officiel. Une équipe se déplace spécialement et s’occupe du policier ou de la personne corrompue. Edik me dit que c’est efficace et que ce n’est pas du pipeau. Ça fait seulement 2 ou 3 ans qu’ils ont mis ça en place. Il semblerait que Poutine souhaite remettre un peu d’ordre.

A suivre…

Sur la route, il m’explique qu’on trouve encore des restes de pilotes allemands et leurs avions dans les marais allentours. Que lui même a participé aux fouilles un peu plus jeune. Que certains sont dans les marais dans un état de conservation très impressionant.

En arrivant à Novgorod, Edik me fait faire le tour de la ville. C’est une belle ville ou tout du moins son centre historique. Tout y est à taille humaine. Les rues, les immeubles, les petites maisons.

Nous sommes déjà loin des grands axes Saint Petersbourgeois. Le soleil se couche et j’ai juste le temps de filmer le vieux kremlin et les clochers qui se découpent parfaitement à la tombée de la nuit. C’est très beau.

Edik refuse que je le paye pour le trajet au final. Il est super content d’avoir conduit un français. Pourtant, on avait un deal. Tans pis, je lui propose de lui payer un coup, plus tard. Là, il me prête carrément un téléphone portable de service pour qu’il puisse m’appeler plus tard pour aller boire cette bière. Je me retrouve avec un téléphone portable en plus… Il doit passer à sa salle de sport avant ça. C’est important.

En l’attendant, je pars pour la visite.

On se retrouve plus tard dans un bateau près de l’hôtel. C’est un vieux trois mats réhabilité en 2 restaurants, une discothèque, super bien aménagé. Le restaurant est très confrotable, un peu comme un pub, à la russe. Et c’est bon, très bon.

Edik est avec sa petite amie depuis 9 ans maintenant. Il voudrait bien se marier avec elle. Il l’aime. Ils s’aiment. Problème, il ne peut pas lui faire sa déclaration. Il n’aurait pas les moyens de subvenir à leurs besoins pour l’instant. Et la crise n’arrange rien bien sûr. Un autre des aspects concrets lié aux sanctions.

Même si sa copine a un travail et recherche aussi son autonomie financière, c’est bien à l’homme de subvenir aux besoins du couple. Nous sommes en Russie. Et on ne déroge pas à cette obligation. Du coup, Edik le vit plutôt mal. Je sens bien que c’est un vrai problème pour lui. Un problème qui pourrait même avoir raison de son couple. En Russie, les codes sont clairs et les femmes sont exigeantes. Si on ne peut assurer dans ce sens là… honte et frustrations !

Pourtant il bosse Edik. Il vit chez sa grand-mère. J’allais oublier, Edik a suivi une formation à l’école militaire comme beaucoup de russes. La Russie d’aujourd’hui est un pays construit autour de son armée et de la défense de son territoire. En même temps c’est pas nouveau, mais de temps en temps on l’oublie un peu vite. Un petit rappel ne fait pas de mal.

Ici, tout le monde protège plus ou moins à un moment ou à une autre les intérêts de la Nation. Nous sommes loin de la France. D’ici, j’ai l’impression que mon pays est un endroit dont tout le monde essaye de profiter… souvent au dépend des autres. Pas brillant. Plutôt triste. Mais bon !

Ici tout le monde saurait rapidement quoi faire en cas de guerre. Les hommes connaissent l’armée, les armes, le combat rapproché. Et nous ?

Mais attention, je suis pas en train de vous dire qu’il nous faudrait un état militaire chez nous pour que ça marche. Ou lààà. Mais j’aime bien l’idée que tout le monde dans un pays se préoccuper un peu de l’intérêt de son pays… et aller dans le sens de l’intérêt général. D’une certaine manière, ici ils le font. A la russe, mais ils le font. Avec un certain sens du sacrifice que je ne leur envie pas.

Covoiturage en Russie – sauvage ou 2.0 ?

Bref, un covoiturage en Russie, ça peut être bien cool. C’est sans doute beaucoup plus sûr qu’à la sauvage, bien que je n’ai jamais eu de problème avec l’autre méthode. Jamais un pépin. Ah si 1 fois, un vol d’appareil photo (Voir mon livre numérique voyage en Altaï). Mais bon c’est quand même rare.

Si vous êtes plutôt parcours prévus et voyages organisés et que vous voulez tenter une petite aventure, préférez plutôt le covoiturage 2.0 par Blablacar. C’est juste aussi simple que chez nous. Vous choisissez votre chauffeur + voiture à l’avance. Vous réservez et c’est parti ! Et puis vous pouvez profiter des commentaires des passagers précédents, choisir la voiture.

Vous avez compris, le covoiturage en Russie. Quoiqu’il arrive, ça marche, à vos risques et périls ou en toute sécurité, à vous de choisir.

En ce qui me concerne, j’aime bien les deux, et j’ai sans doute une petite préférence poru le côté sauvage malgré tout… L’imprévu, c’est sympa aussi. Et le risque, quelque part, c’est souvent le côté pétillant de la vie.

Allez amusez vous bien et pas de risques inconsidérés. Prenez soin de vous et profitez ^^

J’ai hâte de connaitre votre avis sur cet article, vos réflexions, ce à quoi il vous a fait penser, je vous donne donc rendez-vous ci-dessous, dans les commentaires 🙂

2 Commentaires

  1. Domna

    Formidable de nous offrir votre expérience de contact avec la Russie!
    J’ai adoré votre article … il est empreint de justesse et de simplicité!
    Merci!!!
    Спасибо большое 🙂

    Réponse
    • Thomas

      Merci Domna pour ce retour très positif, ça fait plaisir ^^

      Réponse

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