Portrait / Interview
Aujourd’hui, mon invité est Laurent Fontaine
J’ai voulu en savoir plus sur le parcours de Laurent Fontaine, blogueur et expatrié à Moscou. Laurent anime l’un des blogs en langue française les plus en vue sur la toile actuellement. Cette interview donne un éclairage sur ses projets en cours et à venir, notamment en tant que VIE, impliqué dans la vie de la communauté francophone de Russie.
Thomas : Salut, salut ! C’est Russie.fr, je suis avec Laurent Fontaine.
Laurent Fontaine : Bonjour Thomas !
Thomas : Salut Laurent. Donc Laurent tu nous viens de Moscou et tu es à Moscou actuellement.
Laurent Fontaine : Tout à fait.
Thomas : Et tu es très impliqué dans la communauté francophone en Russie on peut dire. Alors on va commencer comme d’habitude cette interview par la première question toute simple. Qu’est-ce qui t’a amené à la Russie ? Pourquoi ce grand pays ?
Laurent Fontaine : Alors on va dire au début, un peu par hasard. Dans mon collège il y avait le choix du russe en deuxième langue. Et étant donné qu’il y avait un voyage organisé tous les deux ans et qu’il y avait à peu près 5 ou 6 élèves par classe en moyenne par an, j’ai choisi le russe. Entre le collège et le lycée j’ai eu 5 années de russe. J’ai eu l’occasion d’aller trois fois en Russie à cette époque là. A Nijni-Novgorod qui est la troisième ville de Russie.
Thomas : D’accord.
Laurent Fontaine : Et à partir de là, j’ai continué lors de mes études à apprendre le russe à la fac. En quatrième année dans le cadre des mes études à Science Po Grenoble, il y avait la possibilité de partir un an en échange universitaire. Logiquement, j’ai choisi d’aller à Moscou. J’ai étudié à l’Université d’État de Moscou à la faculté d’administration publique, avec tous les cours en russe, et ensuite j’ai effectué un an d’alternance à Paris. Après à la fin de mes études en septembre 2010, j’ai commencé à chercher un travail en Russie et plus particulièrement un VIE qui est un Volontariat International en Entreprise.
Thomas : Ok. Qu’est-ce qui t’a attiré, sur ce pays là en particulier. Ce n’était pas que vous étiez 5 à 6 par classe, j’imagine qu’il y avait quelque chose d’autre ! Pourquoi la Russie en fait ? ça aurait pu être un des 200 et quelques pays de la planète, mais pourquoi celui là ?
Laurent Fontaine : Comme j’ai dit, j’ai choisi le russe car je ne voulais pas prendre ni l’espagnol ni l’allemand, donc ce fut le russe.
Thomas : Pourquoi ?
Laurent Fontaine : Toute ma famille parlait allemand et je n’avais pas envie de faire comme toute ma famille on va dire. Pour l’espagnol, il y avait 30 à 35 élèves par classe et je me suis dit que c’était facile à apprendre plus tard. J’étais également attiré par ce pays, après avoir lu par exemple Michel Strogoff ou des livres sur la Russie. L’attrait des grands espaces, et le fait que c’est un pays qui fait rêver et qu’on connaît très mal. C’est l’aventure on va dire, donc la Russie.
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Thomas : Ok, je te comprends bien là. Tu disais que tu t’es mis à chercher un VIE après tes études. VIE, est-ce que tu peux nous rappeler ce que c’est ?
Laurent Fontaine : Donc VIE c’est un Volontariat International en Entreprise. C’est un contrat gouvernemental qui est proposé par l’agence UbiFrance qui est l’agence de développement économique de l’État à l’étranger. C’est pour les jeunes de moins de 28 ans qui sont résident de l’Union Européenne. Il s’agit d’un contrat d’une durée de 6 mois à deux ans, dans n’importe quel pays du monde on va dire, sous réserve que le pays soit suffisamment ”non dangereux”, et qu’on puisse y vivre. La Russie en fait partie !
Thomas : D’accord. On peut vivre en Russie, ce n’est pas dangereux ?
Laurent Fontaine : ça va !
Thomas : Il y a pas mal d’à priori en France par rapport à ça. C’est vrai qu’on imagine un pays plein de mafieux assoiffés de sang et bourrés à la vodka. Alors qu’en fait non, je veux dire tu vis là bas tout se passe très bien, y’a pas de soucis de sécurité particulier. Tes amis se portent bien aussi, tout va bien ?
Laurent Fontaine : Tout va bien en effet. En tout cas à Moscou, rentrer chez soi toute seule à quatre heures du matin quand on est une fille ne pose pas trop de problème. Globalement, ça reste une grande ville donc on peut toujours trouver de la criminalité, mais il n’y a pas énormément de criminalité de rue. On va dire qu’il y a de la criminalité économique. Mais à un niveau qu’on ne rencontre pas dans la vie de tous les jours. Mais sinon, c’est assez sûr. C’est un État un peu policier, mais dans la vie de tous les jours on ne s’en rend pas trop compte.
Thomas : Ok. Donc tu es VIE actuellement. Tu as trouvé une entreprise pour te porter jusqu’en Russie ?
Laurent Fontaine : Tout à fait
Thomas : A moins que ce soit toi qui porte l’entreprise jusqu’en Russie plutôt ?
Laurent Fontaine : on peut dire ça comme ça ! L’entreprise Lippi que je représente en Russie est une entreprise française, une PME charentaise, qui fabrique des solutions de clôture industrielles pour sécuriser physiquement des sites. Et donc, mon objectif est de développer l’entreprise en Russie par l’intermédiaire de grands projets d’infrastructure, la sécurisation de stades ou la sécurisation d’usines par exemple.
Thomas : Ok. Et donc, si je comprends bien l’entreprise bénéficie d’avantages fiscaux en prenant un VIE pour l’aider à se développer en Russie ?
Laurent Fontaine : Et bien l’avantage du VIE pour les entreprises par rapport à un expatrié est surtout lié au salaire ou la redevance, comme l’appellerait UbiFrance (étant donné qu’officiellement ce n’est pas un salaire), qui est moins élevé que celui d’un expatrié. Et il n’y a aucune charge sociale et aucun impôt à payer, ni pour le VIE, ni pour l’entreprise.
Thomas : C’est très avantageux pour les entreprises, pour le VIE aussi, et tout le monde est content au final.
Laurent Fontaine : Tout le monde est content, mais sur un pays comme la Russie, il faut prendre en compte que le coût du permis de travail et du visa est relativement important. Donc ce n’est pas très cher, mais c’est quand même un investissement pour une entreprise, en particulier une PME et on ne peut pas dire que c’est un investissement gratuit. Ça aide les entreprises, mais ce n’est pas non plus un cadeau fait par l’État à n’importe quelle entreprise.
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Thomas : D’accord, il faut déjà que l’entreprise soit motivée par rapport à ce pays…
Laurent Fontaine : Il faut que l’entreprise soit motivée et qu’elle ait un projet et des opportunités dans le pays.
Thomas : Ok. Donc tu es en mission actuellement à Moscou. Pour combien de temps au total tu disais ?
Laurent Fontaine : Alors pour l’instant j’ai une mission de 18 mois. Je suis arrivé le 1er mars à Moscou. J’ai commencé mon VIE le premier février en France. Donc j’y suis pour l’instant jusqu’au 31 juillet 2012. Et j’espère être prolongé de 6 mois, jusqu’au 31 janvier 2013.
Thomas : Et est-ce que tu sais déjà ce que tu as prévu de faire ensuite ? Enfin ça doit être déjà une sacrée aventure. Tu as des responsabilités, tu es le seul représentant de ton entreprise en Russie, ce qui n’est quand même pas rien. Et est-ce que tu peux nous parler un peu de ça et nous dire un peu ce que tu vois pour la suite ?
Laurent Fontaine : Pour l’instant on est sur des projets à long terme, notamment sur la coupe du monde de football 2018 qui aura lieu en Russie. La sécurisation des stades est un beau projet qu’on a pour la Russie. On a fait notamment beaucoup de stades en France dont le stade de France. Et à long terme, c’est possible que l’entreprise veuille continuer à développer la Russie et dans ce cas là je pourrais être employé sur place. Ou si l’entreprise décide d’arrêter ou si moi de mon côté je décide d’arrêter, dans ce cas là je pense rester encore quelques années en Russie sur d’autres projets.
Thomas : D’accord, c’est un pays qui te passionne, tu sais déjà que tu vas vivre une aventure sur le moyen-long terme avec la Russie.
Laurent Fontaine : Sur le moyen terme en tout cas, le long terme je ne m’aventurerais pas encore, étant donné que tout change très vite en Russie et dans la vie, mais je pense qu’il y a beaucoup d’opportunités et que sur une période de 3 ou 4 ans, j’aimerais bien rester en Russie et en particulier à Moscou.
Thomas : D’accord. Donc tu, tu parles russe ?
Laurent Fontaine : Tout à fait.
Thomas : Tu parlais avant de partir ?
Laurent Fontaine : Oui
Thomas : C’est difficile le russe comme langue ?
Laurent Fontaine : Je dirais très difficile, surtout si on veut l’apprendre sans cours. La grammaire est particulièrement difficile, et même avec 8 ans de cours de russe et des cours de grammaire ça m’arrive encore de faire pas mal de fautes de déclinaisons. Mais c’est une langue qui est parfaitement « apprenable », qui est assez jolie et qui est très riche, donc très intéressante à apprendre.
Thomas : Ok, j’ai vu aussi que tu avais un blog sur Internet que tu animes depuis quelques mois je crois.
Laurent Fontaine : Tout à fait. En arrivant ici, j’ai décidé de créer un blog en fait pour donner des informations aux personnes voulant venir en Russie, informations pratiques sur la Russie par exemple comment voyager en train, comment acheter un billet, sur les changements de population russe, sur le changement d’heure, ou encore sur ce qu’il faut faire quand on est invité chez quelqu’un. C’est une vision personnelle de la Russie, apolitique. Le but est de donner des conseils aux gens avec ma vision des choses. J’essaie de donner aussi un autre regard sur la Russie surtout par rapport au regard des médias généralistes français qui ont en général un regard très négatif sur la Russie. J’essaie de rétablir une image qui soit un peu plus positive et proche de la réalité.
Thomas : D’accord. Tu veux dire que nos médias français convoient une image de la Russie qui n’est pas celle que tu vois là bas ?
Laurent Fontaine : Tout à fait, une image que je dirais très négative.
Thomas : Très négative…
Laurent Fontaine : Enfin je parle des médias généralistes. Il y a d’autres médias, en particulier sur internet, qui permettent d’avoir une autre vision de la Russie. Mais si on prend la télévision ou les grands journaux, rien qu’en citant Le Monde, le Figaro ou Libération, on aura uniquement une approche très européenne et assez biaisée par rapport aux réalités de la Russie.
Thomas : Moi je suis assez d’accord avec ça aussi. Enfin je trouve que les médias français depuis la France ont une analyse très très noire de ce qui se passe là bas. On reste sur les vieux scandales, les vieilles noirceurs de l’Union Soviétique et c’est vrai que les choses ont très peu bougé en 10 ans là dessus. Et, c’est assez incroyable, d’ailleurs c’est super que tu fasses un blog là dessus pour faire connaître le vrai visage factuel de ce qu’est la Russie et des blogs il y en a très peu en fait sur ce sujet. Toi tu vois combien de blogs à vue de nez de français qui connaissent ce pays, qui sont sur place ou qui y ont vécu.
Laurent Fontaine : Je dirais qu’il y a à peu près une bonne dizaine de blogs, mais dont une partie n’est plus actifs. Il y a des blogs qui ont été actifs qui sont encore en ligne et qu’on peut consulter, mais les personnes sont parties de Russie et on arrêté d’alimenter le blog. Sinon en blogs assez actifs en français il y en a relativement peu, je dirais 4 ou 5. Ensuite il y a des forums mais ça reste des forums donc l’information est moins documentée et moins complète.
Thomas : Ok. Et c’est dommage, parce que tu me disais que ton blog amène avec son activité une vie. Tu as accueilli des gens qui t’ont contacté via ton blog à Moscou je crois ?
Laurent Fontaine : Tout à fait, par le biais de mon blog qui est “Regard sur la Russie” en Français ou “Glance on Russia” en anglais, on peut me contacter directement par mail et je reçois en moyenne entre 5 à 10 mails par mois de personnes qui veulent plus de renseignements. Et il y en a qui viennent en Russie et que je rencontre du coup on boit un verre, on dîne et ils me posent des questions et j’essaye de les aider à s’intégrer à découvrir Moscou.
Thomas : Super ! Tu peux nous rappeler l’adresse de ton blog ?
Laurent Fontaine : Donc l’adresse, c’est http://regards-sur-la-russie.blogspot.com ou alors vous pouvez le trouver aussi sur Google en tapant “Laurent Fontaine Russie” et en anglais c’est http://glance-on-russia.blogspot.com
Thomas : Ok, super. On ne manquera pas d’ajouter le lien à cette interview vers ton blog. Tu me disais aussi, si j’ai bien compris que tu avais un rôle dans l’animation de la communauté VIE. Vas-y, si tu peux nous dire deux ou trois mot là dessus ?
Laurent Fontaine : D’accord donc en octobre on a eu une réunion organisée par UbiFrance au cours de laquelle avec d’autres VIE on a soulevé l’idée de faire un club VIE comme il en existe par exemple à Shanghai ou dans d’autres pays. Et le but du club est de réunir les VIE, c’est pas pour être exclusivement entre français, c’est juste gérer la communauté, gérer les réseaux et aider surtout les nouveaux arrivants par des informations sur les appartements qui peuvent se libérer, sur les événement culturels et pour essayer de faire découvrir la Russie à ceux qui sont déjà là et à ceux qui viennent d’arriver.
Thomas : D’accord. Donc les VIE vous êtes tous dans des entreprises en Russie et pas seulement à Moscou, soit dans l’administration c’est ça ?
Laurent Fontaine : Alors il y a les VIE qui sont des Volontaires Internationaux en Entreprise et il y a les VIA qui sont en Administration. Il y a à peu près une dizaine-quinzaine de Volontaires Internationaux en Administration à Moscou. Et les VIE il y en a à peu près une centaine en Russie, environ 80 à Moscou, une quinzaine à Kaluga qui est l’usine de Peugeot. Et ensuite les autres sont répartis entre Vladivostok, Saint-Pétersbourg et encore 5 ou 6 dans d’autres villes réparties sur toute la Russie.
Thomas : Est-ce que vous avez réussi à croiser le VIE de Vladivostok ?
Laurent Fontaine : Actuellement à la réunion en octobre, il y a trois VIE de Vladivostok qui étaient là parce qu’ils rentraient en France par l’intermédiaire de Moscou et donc on a pu les voir dans la réunion.
Thomas : D’accord. Ah excellent, excellent. Donc c’est vachement intéressant d’être impliqué dans les réseaux de VIE. Je rappellerai juste au passage que les VIE sont intégrés en entreprises et ils sont la pour apprendre, c’est aussi une histoire de partage d’expérience. Est-ce que tu peux nous dire un mot peut être sur les réseaux de nos compatriotes européens et de la France par rapport à ça ? Je pense aux allemands, aux italiens qui sont très organisés sur les réseaux et les français un peu moins.
Laurent Fontaine : D’accord. Alors le VIE est un contrat spécifiquement français pour les jeunes de moins de 28 ans et je n’ai pas connaissance qu’en Allemagne ou en Italie par exemple il y ait ce genre de contrat. Donc on va dire que le Club VIE ou l’organisation de rencontres entre jeunes italiens ou allemands n’existe pas sur ce format là en tout cas.
Thomas : Alors par contre, les réseaux de nos amis européens en Russie sont très structurés dans le domaine des affaires.
Laurent Fontaine : Au niveau économique les allemands par exemple ont à peu près 5000 entreprises.
Thomas : 5000 entreprises ?
Laurent Fontaine : 5000 entreprises oui ! Les Italiens je n’ai pas exactement les chiffres en tête, mais c’est plutôt proche des 1000 ou 2000 entreprises. Bon je peux me tromper sur le chiffre exact, mais c’est assez élevé. Et surtout la grosse différence des Allemands, des Italiens par rapport aux français est on va dire un chauvinisme économique. Mais je ne dirais pas ça sur le sens du chauvinisme, mais sur le sens de la coopération entre les entreprises de chaque pays, qui essaient de s’entraider à l’étranger et de travailler ensemble, plutôt que de faire appel prioritairement à d’autres entreprises.
Thomas : D’accord, ça c’est très intéressant. Et donc, ce que tu veux dire c’est qu’il y aurait beaucoup moins d’entraide entre français sur la Russie ou peut-être en général à l’international, mais là on parle de la Russie ?
Laurent Fontaine : D’après ce que j’ai vu, les entreprises françaises n’ont pas comme priorité de travailler avec d’autres entreprises françaises. Alors qu’il y a une préférence économique à l’étranger des Italiens et des Allemands pour les autres entreprises italiennes ou allemandes par exemple.
Thomas : Oui, puis visiblement c’est une carte gagnante, tu dis qu’il y 5000 entreprises allemandes présentes là bas, il y en aurait 1000 et 2000 de l’Italie et la France on en serait à ?
Laurent Fontaine : Je dirais entre 300 et 500 entreprises.
Thomas : Voilà, quelques centaines à peine, ce qui n’a d’ailleurs pas trop bougé ces dernières années, je crois qu’on est à peu près stables. Oui, c’est assez impressionnant. Donc oui, effectivement le réseau prend tout son sens à partir de là, d’autant qu’il n’y a pas grand chose à l’heure actuelle là-dessus ?
Laurent Fontaine : Pour l’instant, il n’y a rien qui se profile au niveau entreprise pour un réseau plus poussé entre entreprises françaises. Ensuite entre petites boites françaises on essaie de se rencontrer, d’échanger des contacts et à notre niveau, de développer ça. Au niveau des grandes entreprises, des grands groupes, pour l’instant on n’a pas vu cette démarche.
Thomas : Ok. Bon et bien j’espère que ça viendra via les VIE et les VIA. Je pense que ça peut être un bon filon. Enfin en tout cas il y a du monde, il y a des compétences, et il y a plusieurs générations aussi de gens qui passent un certain temps sur le terrain, dans les entreprises et qui ont pas mal de choses à raconter en fait.
Laurent Fontaine : Exact !
Thomas : Super bah écoutes, il me reste une question par rapport à ce grand pays qu’est la Russie. Qu’est-ce que te fait rêver par rapport à ce pays ? C’est un peu un thème de Russie.fr. On essaie de faire un peu rêver, comme tu parlais des médias français, qui ont tendance à dépeindre un tableau noir de cet immense pays. On sait très bien pour y avoir passé un peu de temps tous les deux qu’il y a aussi des choses incroyables qui s’y passent et qui sont très positives. Qu’est-ce qui te fais vraiment rêver là bas ?
Laurent Fontaine : Tout d’abord, ce que j’adore, c’est que c’est un pays qui est en constante évolution et assez imprévisible. Il y a énormément d’opportunités et je dirais, quand on commence une journée on sait difficilement comment elle va finir, où et avec qui. Ça peut être au niveau professionnel comme au niveau personnel.
Thomas : D’accord…
Laurent Fontaine : On peut avoir un dîner d’entreprise et finir au sauna russe avec le chef d’entreprise, c’est des choses qui arrivent. Comme on peut se retrouver à une soirée tranquille chez des amis et au final aller dans une maison de millionnaire en dehors de Moscou…
Thomas : Ok. Donc on est très loin d’un train train routinier !
Laurent Fontaine : C’est ça. Il y a toujours quelque chose qui se passe. On rencontre toujours du monde et en tout cas à Moscou j’ai une vie hyper active. Il faut l’aimer. Mais c’est en tout cas ce qui me plaît.
Thomas : Ok. Est-ce qu’on sent chez les Russes une envie de conquérir la vie ou de construire plus forte que tu pourrais sentir chez tes amis français ou en général ?
Laurent Fontaine : Toutes les personnes que j’ai rencontré en Russie, enfin parmi mes amis en tout cas, ont beaucoup de projets, ils essaient de monter des entreprises, de monter des projets. En fait, vu qu’il y a beaucoup d’opportunités, il y a vraiment beaucoup de choses à faire. Il y en a beaucoup qui sont impliqué dans des associations, dans des boulots divers et variés, mais toujours on voit qu’il y a vraiment une réelle envie de changer et un esprit assez positif et pas du tout endormi.
Thomas : D’accord. Est-ce que les français sont attendus là bas ?
Laurent Fontaine : Dans quel sens ?
Thomas : Comment ils t’accueillent, toi déjà et tes amis français ? Est-ce que les Russes sont toujours aussi fan des Français comme ils l’ont été ?
Laurent Fontaine : Alors je dirais que quand on vient pour la première fois en Russie, ce qui peut surprendre c’est que dans la rue on peut avoir un accueil assez froid en général quand on ne connaît pas les personnes. C’est même rude. Par contre, dès qu’on est invité chez les gens ou dès qu’on fait vraiment connaissance, les gens sont extrêmement ouverts, extrêmement accueillants. Et en tant qu’étranger, ils veulent nous présenter leur pays et ils vont avoir tendance à donner tout ce qu’ils peuvent et à vraiment être super accueillant, ce qui n’est pas forcément le cas en France et pas à un tel point.
Thomas : D’accord. Quel serait ton conseil par rapport à des gens qui viennent voir Russie.fr et ton blog sur la manière d’aborder la Russie et qui n’y seraient jamais allés ?
Laurent Fontaine : Alors je dirais qu’il faut essayer d’avoir un regard neutre et essayer d’apprendre par soi même et ne pas se faire un avis sur la Russie par rapport à ce qu’on entend dans les médias de tous les jours. Vraiment, il faut rechercher d’autres sources et le mieux de toute façon est de venir découvrir la Russie par soi même. Je serais heureux de vous accueillir à Moscou, de vous faire visiter ou de vous donner des conseils. Et je suis sûr que Thomas aussi pourra vous donner plein de conseils sur Russie.fr.
Thomas : Bah écoutes en tout cas on va essayer. Et n’hésitez pas en tout cas à nous laisser vos messages, à commenter cet article d’ailleurs, qu’ils soient pour moi ou pour Laurent, allez directement sur son site ou sur Russie.fr et on vous répondra. Un dernier mot pour conclure ?
Laurent Fontaine : Merci Thomas
Thomas : Merci à toi et longue vie au Club Vie de Moscou !
Laurent Fontaine : Tout à fait.
Thomas : Merci Laurent !
Laurent Fontaine : Merci !
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merci et à très vite »
Cool l’interview, mais il manque encore deux-trois “merci” à la fin 😀
Merci !
Sinon, tu as raison, j’aurais du y penser… 🙂
Je suis un ancien journaliste, un Moscovite, un francophile… De 1994 a 2006, j`ai travaille pour Courrier international comme son correspondant permanent en Russie…Je peux temoigner aussi que c`est la presse parisienne, surtout Le Monde, qui empeche le business francais en Russie! A quoi bon denigrer tout le temps les Russes? Finalement, j`ai craque… Et j`ai abandonne moi-meme mon poste. Actuellement, j`aide les hommes d`affaires francais, a Moscou, comme interprete a comprendre la Russie, j`explique quelque chose a leurs interlocuteurs russes et, comme resultat- on signe le contrat! C`est ca! Il faut rapprocher et pas diviser! Iouri Tkatchev. Tel.7(495)443.78.16.
Oui, les préjugés envers les Russes sont terribles et ils ont la dent dure (surtout en ce moment compte tenu de l’actualité internationale)- Préjugés totalement subjectifs et infondés et de toute façon bien éloignés de la réalité (que peu de gens connaissent finalement pour n’avoir jamais fait un séjour sur place et / ou pour n’avoir jamais fréquenté une personne russe). A fortiori car si nos cultures sont très semblables, il y a aussi des différences – Et ces différences là, il est important (comme vous le faites Thomas) de les mettre en exergue afin de permettre aux Français (qui, en définitive, ne demandent pas mieux que de découvrir l’Autre autrement que par le truchement des médias peu ou prou objectifs). Non pour diviser, mais pour faire comprendre qu’ils peuvent avoir d’autres choix, d’autres priorités. Et c’est leur droit.
Merci merci merci Thomas !